Le 11 janvier 2015 : une révolution pacifiste et citoyenne ?

Et si l’on évoquait l’idée qu’une révolution, des mœurs, de la culture qui nous entoure, Français comme occidentaux au sens très vaste – serait née dans le sillage du « grand bouleversement » des attentats de Paris, et bien sûr de l’immense rassemblement citoyen qui s’en est suivi, en ce 11 janvier 2015 ?

 Il y eût un bouleversement certain au vu des chiffres, du reste, et, même encore silencieux, l’avènement d’un « pacifisme », au travers d’un républicanisme nouveau, ne pourra cependant qu’advenir si l’on tient compte du fait que notre rapport à la violence doit nécessairement évoluer, si l’on persiste à avoir foi en notre démocratie préparée, depuis longtemps déjà, à participer de son éradication là où nos engagements militaires, mais aussi diplomatiques, politiques, impliquent cet espoir.

(…)

Peut-être même, à très long terme, il s’agira d’une révolution mondiale… Qui sait ? Un phénomène, tout du moins, qui nous concerne tous. Aujourd’hui plus que jamais.

Bref, une « révolution » qui ne serait pas nécessairement politique en soi, au sens d’un renversement de pouvoirs en place, mais sociétale, et comme venant de l’intérieur de chacun, bouleversant avant tout les mentalités. Une « rébellion » intellectuelle avant tout… mais qui prendra du temps, voilà tout ! Beaucoup, certes. (…)

Puisque c’est la liberté de la presse qui vient d’être visée, c’est aussi un cri de la raison, celle qui cherche à rétablir ou établir un ordre républicain, démocratique… pacifique, aussi. Ce qui serait nouveau, précisément.

Ces « sentiments pacifiques », en outre, s’expriment ici également à l’égard du reste du monde, qui lui aussi va forcément réagir à sa manière. Mais il y a réaction.

La France, l’Europe, le Monde dans son entier, a réagi. Paris c’est la  « capitale du monde démocratique » moderne, quelque part, son berceau, d’abord, puis sa longue tradition républicaine… Puis laïque. (…)

Car, aussi, quelque part, les « jours meurtriers » que nous venons de vivre ont réveillé l’identité et l’esprit citoyens qui ne nous habitaient plus depuis bien longtemps. Et ce n’est pas forcément parce que c’est Charlie, un journal soixante-huitard typique, pourtant, mais parce que c’est la patrie.

 

Il faut bien sûr dores et déjà voir au-delà de la seule liberté de la presse, et imaginer les conséquences sur la paix mondiale que cette grande vague qui ne peut pas être éphémère aura, puisqu’elle marquera les « esprits », reparlons-en. Les esprits libres, qui se libèreront des préjugés religieux ou raciaux pour repenser la société. Complètement. (…)

Etre pacifiste, cela va plus loin : c’est une société qui s’ouvre à l’évolution de mœurs jusque-là considérés comme faisant partie des « normes », à savoir jusqu’ici la persistance des guerres, ayant toujours été prétendument « consubstantielles » à la nature humaine… C’est aussi une nation, une grande et juste nation (comme la France, bien sûr !) qui n’agirait pas que dans son seul intérêt : c’est l’objectif durable d’une société civile internationale convertie à la paix démocratique (pléonasme à mon sens) au message universaliste ! » (…)  In « Les défis du pacifisme » http://www.edilivre.com/la-revolution-pacifiste-231dd0b865.html